Le mécénat en Franche-Comté : une dynamique territoriale
Une première table-ronde, consacrée à un état des lieux et à l’enjeu que représente le mécénat pour le développement des territoires, a permis de donner la parole à :
- Virginie Taupenot, dirigeante du cabinet Co-Alliance, présidente du Club Entreprises & Mécénat en Bourgogne-Franche-Comté ;
- Antoine Gérard, Président du Groupe IMI ;
- Jonathan Debauve, Directeur de la communication, de la culture et du mécénat du CHU de Besançon (Fonds Phisalix)
- Sophie Pouchet-Pellerin, Déléguée générale de la Fondation BSB
Cette table-ronde a d’abord été l’occasion d’évoquer la portée du mécénat dans la région. En Bourgogne Franche-Comté, 7 000 entreprises sont mécènes (soit 8% des entreprises) et représentent 53 millions d’euros de dons déclarés*. La dynamique régionale est caractérisée par une forte progression du mécénat, notamment depuis la période post-COVID, portée principalement par les TPE, PME et ETI. Autre caractéristique : la région dispose d'outils importants pour encourager le mécénat : un club d'entreprises, un fonds de dotation territorial pour l'action collective ainsi qu’une antenne de l'Association Française des Fundraisers.
À la fois témoins et protagonistes de cette dynamique, les intervenants présents se sont accordés pour souligner l’importance du collectif et de la création de lien entre tous les acteurs du territoire –institutionnels, entreprises, associations, particuliers – comme moteur de l’écosystème de mécénat et du développement local.
*Source : Baromètre ADMICAL
Création de la Fondation Crédit Agricole Franche-Comté : une vocation territoriale
C’est donc dans ce contexte et fort d’une longue expérience de mécène que le Crédit Agricole Franche-Comté a choisi de poursuivre son engagement en créant une fondation d’entreprise.
Sylvain Marmier, Président du Crédit Agricole Franche-Comté et de la Fondation, Matthieu Boraud, Directeur général du Crédit Agricole Franche-Comté et David Atechian, Délégué général de la Fondation, ont exposé les motivations de ce choix, la mission de la Fondation et l’ambition qu’elle porte.
Ils ont souligné la “responsabilité territoriale et humaniste”, le souci “du développement du territoire et du bien-être de ceux qui y vivent” et la conscience des enjeux locaux qui ont guidé le choix des quatre domaines d’action de la Fondation :
- le patrimoine, qui constitue “l’identité, l’histoire, la mémoire collective de la région” ;
- la santé et le bien vieillir, alors que “la tranche d'âge des 75-85 ans va être multipliée par 1,5 d'ici 2030” ;
- l’accompagnement social pour lutter contre l’exclusion, parce que le Crédit Agricole “incarne aussi la solidarité et l'accompagnement dans la durée” ;
- le climat et les transitions, parce que“les sujets de lutte contre le réchauffement climatique, de résilience, d'adaptation, ne sont plus une option”.
Sylvain Marmier a également souligné le rôle de la Fondation, particulièrement important dans un contexte de perte de confiance globale au sein de la société : “pour être légitimes, il faut travailler avec les acteurs de terrain sur les projets de demain et imaginer le futur ensemble”.
Un point appuyé par Matthieu Boraud qui a précisé que “la création de la fondation répond à une volonté de mieux structurer notre action au service de l’intérêt général et de l’inscrire dans la durée pour avoir plus d’impact”.
“Avec un engagement de 2,5 millions d’euros sur 5 ans et le lancement d’appels à projets, la Fondation va apporter de la visibilité mais aussi de la lisibilité vis-à-vis de nos parties prenantes, externes comme internes, pour agir plus efficacement”.
Pour finir, David Atechian a présenté le conseil d’administration de la Fondation et précisé son fonctionnement : “la Fondation est un outil pertinent pour sourcer, étudier puis soutenir des projets structurants pour le territoire, qui pourra s’appuyer sur un maillage territorial de proximité à travers les caisses locales et les agences qui permettent d’être au plus près des projets naissants.” Il a également souligné l’importance du co-mécénat, avec d’autres acteurs engagés du territoire, pour “faire plus vite, plus fort et mieux”.
Les apports du mécénat : témoignages de porteurs de projets
Une dernière table-ronde a réuni Bernard Streit, Président de l’association Action Philippe Streit, Hubert Tassy, Directeur de la Saline Royale d’Arc et Senans et Jean-Louis Dufloux, Président de France Parkinson. Ensemble, ils ont témoigné des apports concrets du mécénat sur le territoire et de ses différentes formes.
Faisant un parallèle entre l’organisation du Crédit Agricole et de France Parkinson – à la fois nationale et régionale – Jean-Louis Dufloux a notamment rappelé l’importance d’être soutenus par des mécènes locaux : “Pour nous, le Crédit Agricole Franche-Comté est une caisse de résonance extraordinaire. Nous sommes une organisation nationale et nous avons des comités départementaux. Et au travers de ces comités départementaux, nous déclenchons des actions locales qui sont largement aussi importantes que les actions nationales parce que ce sont celles qui aident les malades et les aidants au plus proche du terrain. Voilà pourquoi ce partenariat est essentiel pour nous. Dans le même temps, le co-mécénat avec les autres entités du Crédit Agricole permet de financer des actions partout en France mais aussi de la recherche.” Il a également rappelé l’importance de l’engagement dans la durée, particulière dans le cas de France Parkinson qui travaille sur des enjeux de santé publique qui nécessitent un temps long.
Bernard Streit, fondateur et président de l’association Action Philippe Streit, qui agit en faveur de l’emploi et de l’accompagnement global des personnes en situation de handicap a témoigné de sa double expérience de chef d’entreprise et de responsable associatif : “quand on est chef d’entreprise, il faut se donner un seul cap : la fraternité. Une entreprise ne peut pas être hors sol et doit s’intéresser à ce qui se passe autour d’elle.” Il a ainsi souligné le rôle important des mécènes pour le secteur associatif et la nécessité d’une relation partenariale de proximité.
Enfin, Hubert Tassy a lui aussi indiqué l’importance du mécénat dans le financement de la Saline Royale d’Arc et Senans mais également dans sa dimension partenariale : “en tant que mécène, le Crédit Agricole Franche-Comté est un partenaire majeur. Ce que j’aime dans le mécénat, c’est le fait de s’enrichir mutuellement, au contact de personnes qui n’ont pas les mêmes métiers que nous. Pour un lieu historique comme le nôtre, le mécénat de compétences est d’ailleurs aussi très important. Nous avons pu en bénéficier par exemple pour la création d’une serre géodésique à laquelle plusieurs mécènes locaux ont contribué.”
